7.1. Normes applicables

Il n’y a pas de norme spécifique pour les murs-rideaux au Canada. La norme utilisée est le Supplément canadien à l’AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440 Norme nord-américaine sur les fenêtres (NAFS)/Spécification relative aux fenêtres, aux portes et aux lanterneaux.

Effectivement, contrairement aux fenêtres, aux portes et aux lanterneaux, qui sont adéquatement visés par la norme NAFS incorporée par renvoi, il n’y a, pour l’instant, pas de moyen d’établir la conformité d’un système de mur-rideau.  L’absence d’exigence de performance minimale et d’identification adéquate des normes d’essais applicables entraîne des incohérences dans l’évaluation et la sélection des produits. On peut noter que la norme américaine AAMA 501 intitulée Methods of Test for Exterior Walls établit les méthodes de tests, mais ne définit pas les niveaux de performance minimum applicables.

Cette absence d’exigence sera palliée dans le CCQ qui établira des exigences de performance minimales ainsi que des procédures d’essai standard en laboratoire et au site pour les murs-rideaux, les murs-fenêtres, les façades de magasin et les structures architecturales vitrées (appelées autres fenêtrages). Elle donnera aussi des indications sur la façon de déterminer adéquatement ces produits et leurs applications en précisant la terminologie reconnue utilisée par l’industrie.

Bien entendu, vous devez retenir les services d’un expert en la matière afin qu’il puisse juger adéquatement de l’applicabilité des normes.

Les éléments qui seront visés par les normes sont notamment :

  • les vitrages fixes ;
  • Les volets ouvrants ;
  • les meneaux ;
  • les ancrages ;
  • l’étanchéité.

Les critères de performance applicables concernent notamment :

  • l’étanchéité à l’air ;
  • la résistance à la pénétration d’eau ;
  • la rigidité et la résistance des éléments aux surcharges dues au vent ou à une charge permanente ;
  • la résistance à la condensation ;
  • la durabilité.

7.2. Essais

 Notez qu’il existe les essais normalisés en laboratoire visant à classer les différents systèmes muraux en fonction de spécifications techniques communes, ainsi que les essais en laboratoire et en chantier, tel que décrit au chapitre Contrôle de qualité, pour vérifier la performance en fonction des spécificités d’un projet.

Il n’y a pas de corrélation parfaite entre la performance en service et le résultat des essais effectués. C’est pourquoi, bien que les essais normalisés renferment une marche à suivre avec des critères spécifiques, les différences de pression, les débits, la durée et les critères de réussite ou d’échec peuvent être modifiés à la hausse par le prescripteur.

7.3. Infiltration d’air

Les recommandations ci-après visent notamment à :

 

  • diminuer les déperditions thermiques afin de limiter la puissance de l’installation de chauffage et la consommation d’énergie annuelle ;
  • éviter les courants d’air et le déséquilibre du chauffage et de la ventilation ;
  • éviter une baisse de l’atténuation acoustique ;
  • éviter l’entrée de la poussière et des contaminants extérieurs ;
  • éviter une baisse de la température superficielle du dormant et des ouvrants, ce qui aurait pour effet d’augmenter le risque de condensation ou de givre sur ces éléments.

7.3.1. Exigences selon le CCQ

Cette section présente un aperçu des exigences du CNB 2015. Avant d’entreprendre tout projet de mur-rideau, vous devez consulter le CNB 2015 ainsi qu’un professionnel pour obtenir plus de renseignements.

5.9.3.4 Fuites d’air.

  1. Les autres fenêtrages et leurs composants doivent être conçus et construits conformément à la section 5.4.
  2. Sous réserve du paragraphe 3), les autres fenêtrages et leurs composants doivent présenter un taux de perméabilité à l’air, mesuré sous une pression d’air différentielle de 75 Pa, lors d’essais conformes à la norme ASTM E 283Determining Rate of Air Leakage Through Exterior Windows, Curtain Walls, and Doors Under Specified Pressure Differences Across the Specimen, ne dépassant pas :a) 0,2 L/(s•m2) pour les parties fixes, y compris toute partie opaque ; et
    b) 1,5 L/(s•m2) pour les parties mobiles.

      (Voir la note A-5.9.3.4. 2))

    1. Il n’est pas obligatoire que les éléments suivants soient conformes au paragraphe 2) :

    a) les fenêtres et les portes intérieures, à moins qu’elles ne servent d’éléments de séparation de milieux différents ;

    b) les portes d’accès pour véhicules (portes de garage) ;

    c) les contre-fenêtres et les contre-portes ;

    d) les systèmes d’entrées commerciales ;

    e) les portes tournantes ;

    f) les exutoires de fumée et de décharge d’air ;

    g) les systèmes de portes fabriqués sur le chantier ; et

    h) les portes d’acier commerciales.

    (Voir la note A-5.9.3.4. 3)).

     

    A-5.9.3.4. 2) Fuites d’air.

    7.3.2. Taux de fuite d’air et pression d’essai

    Un taux de fuite d’air inférieur ou une pression différentielle d’essai supérieure peuvent être choisis pour des applications particulières exigeant un contrôle rigoureux de la circulation d’air afin de prévenir la condensation dans les interstices (p. ex. dans des vides de construction), d’améliorer le confort thermique (p. ex. dans les hôpitaux et résidences pour personnes âgées) ou de prévenir la migration de contaminants atmosphériques (p. ex. recherche sur des aliments et drogues, applications manufacturières, laboratoires de biologistes). Un aspect typique des autres fenêtrages tient au fait qu’ils peuvent être utilisés comme unique composant de l’enveloppe du bâtiment, auquel cas un degré supérieur correspondant d’étanchéité à l’air pourrait être exigé.

    De plus, le recours à des pressions différentielles d’essai supérieures pourrait se prêter à l’évaluation d’ensemble à faible taux de fuites. Cette application est typique pour des fenêtrages fixes ou non mobiles, pour lesquels il est difficile de mesurer le taux de fuite d’air aux pressions différentielles inférieures de la norme.

    7.3.3. Méthodes d’essai normalisées

    La norme ASTM E 283« Determining Rate of Air Leakage Through Exterior Windows, Curtain Walls, and Doors Under Specified Pressure Differences Across the Specimen », est la norme d’essai en laboratoire utilisée pour déterminer le taux de fuite d’air. Si l’on doit mener des essais de fuite d’air sur le terrain, la méthode d’essai applicable est la norme ASTM E 783« Field Measurement of Air Leakage Through Installed Exterior Windows and Doors ».

    A-5.9.3.4. 3) Systèmes exemptés des exigences de fuites d’air. Les systèmes énumérés au paragraphe 5.9.3.4. 3) remplissent des fonctions différentes des autres fenêtrages et sont donc exemptés des exigences de fuites d’air.

    7.3.4. Exemple de spécification

    L’étanchéité à la pénétration d’air :

    Infiltration et exfiltration d’air inférieur à 0,2 L/(s•m2) lorsque soumis à un différentiel de pression statique de 300 Pa [1] en conformité avec la norme ASTM E-283 :

    [1] Malgré le fait que le nouveau code demandera un minimum de 75Pa, dans l’industrie le 300Pa est généralisé et facilement atteignable pour des murs rideaux.

    Nombre d’assemblages et composants de bâtiments sont mis à l’essai suivant la norme ASTM E283. Il s’agit simplement de créer une différence de pression de part et d’autre du mur pour ensuite mesurer le débit d’air. Les essais doivent porter tant sur l’infiltration que sur l’exfiltration. Les paramètres régissant la marche à suivre pour l’ASTM E283 sont le débit admissible et la différence des pressions.


    Essai d’étanchéité à l’air
    Source : Guide des murs rideaux du CEBQ

    7.4. Résistance à la pénétration d’eau

    Les éléments du mur-rideau doivent rester étanches sous l’action combinée de la pluie et du vent (pluie battante) dans des conditions susceptibles de se reproduire suivant une probabilité acceptable. Le mur-rideau est considéré comme étanche si, dans les conditions de l’essai, l’eau ne réussit pas à entrer en contact avec des parties de la construction non prévues pour être mouillées ; par exemple, pénétration entre l’ouvrant et le dormant d’une fenêtre, entre le vitrage et le châssis d’un ouvrant, entre un vitrage fixe ou une panne métallique et les meneaux adjacents.

    Parmi tous les critères de performance de l’enveloppe d’un bâtiment, les problèmes associés à la pénétration d’eau sont sûrement ceux qui occasionnent le plus de plaintes de la part des utilisateurs, vu la gravité des conséquences d’une infiltration d’eau, qui sont les suivants :

    • réduction du pouvoir isolant par accumulation d’eau dans les matériaux des façades ;
    • diminution de la durabilité/détérioration des matériaux des façades et des revêtements intérieurs ;
    • accroissement de l’humidité dans le bâtiment ;
    • formation de moisissures, cause d’allergie ;
    • difficulté d’élimination des taches qui se forment sur les revêtements intérieurs ;
    • corrosion des ancrages, etc.

    7.4.1. Exigences selon le CNB 2015

    5.9.3.5.    Infiltrations d’eau

    1. Les autres fenêtrages et leurs composants doivent être conçus et construits conformément à la section 5.6.
    2. Sous réserve du paragraphe 4), les autres fenêtrages et leurs composants non visés par l’article 5.9.2.2. doivent résister aux infiltrations d’eau lors d’essais conformes à la norme :

      a) ASTM E 331« Water Penetration of Exterior Windows, Skylights, Doors, and Curtain Walls by Uniform Static Air Pressure Difference »; (temps d’essai 1 x 15 min, continu à la pression déterminée) ou

      b) ASTM E 547« Water Penetration of Exterior Windows, Skylights, Doors, and Curtain Walls by Cyclic Static Air Pressure Difference » (temps d’essai 4 x 5 min. continu à la pression déterminée).

      (Voir la note A-5.9.3.5. 2)).

    3. La pression d’essai pertinente pour satisfaire aux exigences du paragraphe 2) doit être la pression de la pluie poussée par le vent calculée conformément à la norme CSA A440S1, « Supplément canadien àl’AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440– Norme nord-américaine sur les fenêtres (NAFS)/Spécification relative aux fenêtres, aux portes et aux lanterneaux »(voir la note A-5.9.3.5. 3)).
    4. Il n’est pas obligatoire que les éléments suivants soient conformes au paragraphe 2) :

    a) Les fenêtres et les portes intérieures ;

    b) les portes d’accès pour véhicules (portes de garage) ;

    c) les contre-fenêtres et les contre-portes ;

    d) les systèmes d’entrées commerciales ;

    e) les portes tournantes ;

    f) les exutoires de fumée et de décharge d’air ;

    g) les systèmes de portes fabriqués sur le chantier ; et

    h) les portes d’acier commerciales.

    (Voir la note A-5.9.3.5. 4)).

    A-5.9.3.5. 3) Infiltrations d’eau. Bien que la portée des essais de la norme CSA A440S1, « Supplément canadien à l’AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440, « Norme nord-américaine sur les fenêtres (NAFS)/Spécification relative aux fenêtres, aux portes et aux lanterneaux », ne s’applique pas aux autres fenêtrages, la pression de la pluie poussée par le vent calculée conformément à la procédure de ce document constituera la pression d’essai applicable pour ces systèmes.

    A-5.9.3.5. 4) Systèmes exemptés des exigences d’infiltrations d’eau. Les systèmes énumérés au paragraphe 5.9.3.5. 4) remplissent des fonctions différentes des autres fenêtrages et sont donc exemptés des exigences d’infiltration d’eau.

    7.4.2. Pression d’essai

    Pour déterminer la pression d’essai pertinente pour un projet, il faut trouver la pression de pluie poussée par le vent (PPPV) avec une probabilité de récurrence de 10 ans, d’après la localité où se trouve le bâtiment. Il est possible de trouver ce renseignement dans le tableau A.1 du Supplément canadien à l’AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440 Norme nord-américaine sur les fenêtres (NAFS)/ Spécification relative aux fenêtres, aux portes et aux lanterneaux. Cette donnée est ensuite utilisée pour trouver la PPPV spécifiée (pr) en fonction de la hauteur du bâtiment et du type de terrain, c’est-à-dire rugueux ou à découvert. Pour ce faire, on utilise le tableau 1 ou le tableau 2, dépendamment du type de terrain, du Supplément canadien à l’AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440.

    La définition du type de terrain se fait comme suit :

    Terrain à découvert – terrain plat avec relativement peu de bâtiments, d’arbres ou autre obstacle, d’étendues d’eau ou de rivages.

    Terrain rugueux – banlieue, zone urbaine ou terrain boisé qui part d’un bâtiment et qui est interrompu sur une distance d’au moins 1 km ou 10 fois la hauteur du bâtiment, selon la valeur la plus élevée.

    Par exemple, un bâtiment d’une hauteur de 60 mètres, situé à Montréal sera considéré.  En utilisant le tableau A1 ci-contre, il est possible de trouver la pression de pluie poussée par le vent pour la région de Montréal, c’est-à-dire 200 Pa (voir surligné rouge).

    Avec cette information, et en se référant au tableau 1 ou 2, on retrouve une donnée ajustée en fonction de la hauteur du bâtiment. Il est possible de remarquer une différence entre un bâtiment situé sur un terrain à découvert (349 Pa) et un terrain rugueux (277 Pa).


    Tableau A.1 : Valeurs climatiques de calcul pour certaines localités canadiennes
    Source : CNBC et CCQ


    Tableau 1 : PPPV spécifiée (Pr) pour les terrains à découvert
    Source : CNBC et CCQ

    Tableau 2 : PPPV spécifiée (Pr) pour les terrains rugueux
    Source : CNBC et CCQ

    Ces valeurs peuvent être obtenues à partir du calculateur de performance du site web de Fenestration Canada.

    Note : Lorsque le système de ventilation ou de climatisation est conçu pour maintenir une dépression à l’intérieur du bâtiment, cette dépression devra être ajoutée à la valeur de l’indice de pluie battante déjà trouvé. Si la valeur de la dépression mécanique n’est pas connue, l’architecte peut augmenter d’un niveau l’exigence requise.

    7.4.3. Exemple de spécification : ASTM E331

    Aucune infiltration d’eau n’est permise lorsque soumise à un différentiel de pression d’air statique uniforme en conformité avec la norme ASTM E-331 ou lorsque soumise à un différentiel de pression d’air cyclique statique en conformité avec la norme ASTM E-547. Les différences de pressions sont établies en fonction des exigences du projet. La norme avec pressions cycliques statiques (E-547) est utilisée en présence de sections ouvrantes.

    L’essai d’étanchéité à l’eau suivant la norme E331 s’applique à nombre d’assemblages de bâtiments. En même temps que l’on applique un différentiel de pression de part et d’autre de l’assemblage, un jet continu d’eau est projeté sur la surface extérieure de l’échantillon, pendant que des observateurs surveillent l’apparition d’eau à l’intérieur durant une période d’essai normalisée de 15 minutes. Un essai échoue s’il y a présence d’eau du côté intérieur de l’échantillon.


    Essai de résistance à la pénétration d’eau
    Source : Guide des murs rideaux du CEBQ

    7.5. Rigidité et résistance aux surcharges dues au vent

    Les surcharges provoquées par l’écoulement de l’air autour et au-dessus d’un bâtiment provoquent des variations de la pression exercée sur les différentes surfaces. La répartition de cette pression dépend des variables suivantes : la localité (vitesse) ; les dimensions du bâtiment (hauteur, largeur et profondeur) ; la direction du vent ; la forme du bâtiment ; et l’entourage immédiat du bâtiment. En général, les pressions sont positives dans le vent, ce qui provoque des infiltrations d’air et négatives sous le vent, ce qui provoque des exfiltrations.

    Dans tous les cas, le mur-rideau doit être construit de manière à résister aux pressions et succions causées par la plus forte rafale susceptible de se produire à son emplacement en plusieurs années, sans qu’il y ait déformation permanente ou bris de l’un de ses éléments. En plus de réglementer le critère résistance, le CNBC et les normes relatives aux fenêtres, portes-fenêtres et murs rideaux exigent que la rigidité des membrures de support du verre (meneaux, montants de rencontre, châssis) soit adéquate. Le critère résistance vise à assurer la sécurité de l’ouvrage, alors que le critère rigidité vise plutôt à maintenir des performances telles que l’étanchéité à l’air et à l’eau et à rassurer les personnes situées dans le bâtiment lorsqu’il y a rafale.

    Pour certaines applications, l’architecte peut exiger que les éléments de remplissage (vitrage, pannes métalliques ou parement en métal) respectent un critère de rigidité. La flèche maximale permise dépend de l’élément visé et des objectifs.

    Dans le cas des vitrages pare-air, la flèche maximale permise est fonction :

    • des mouvements différentiels admissibles du vitrage versus les meneaux pour maintenir l’intégrité du système d’étanchéité ;
    • du voilement admissible des plaques de verre d’un vitrage isolant lors des variations de la température ou de la pression barométrique.

    Lorsqu’il s’agit d’une panne métallique agissant comme pare-air ou comme pare-vapeur, ou les deux, la flèche maximale permise doit être telle que :

    • il n’y ait pas transfert de charge vers des éléments dont la fonction ne permet pas l’ajout d’une charge latérale ;
    • il n’y ait pas de grincement ou de bruit généré lors des fluctuations de 50% de la charge de conception.

    Pour les panneaux de parement en métal, la flèche maximale admissible exprime la planéité du panneau lorsqu’il est soumis aux conditions extrêmes du graduent de température entre la région centrale (chaude) de l’élément et les bords (froids) de celui-ci.

    7.5.1. Exigences selon le CNB 2015

    5.9.3.2.   Charges structurales et charges dues au milieu

    Les autres fenêtrages et leurs composants doivent être conçus et construits conformément à l’article 5.1.4.1. (voir la note A-5.9.3.2. 1)).

    Note : l’article 5.1.4.1 réfère à la partie 4 du Code national du bâtiment donc sous la responsabilité d’un ingénieur apte à concevoir des structures.

    A-5.9.3.2. 1) Charges structurales et charges dues au milieu. La norme appropriée d’essais en laboratoire pour démontrer une performance structurale adéquate des autres fenêtrages est la norme ASTM E 330M« Structural Performance of Exterior Windows, Doors, Skylights and Curtain Walls by Uniform Static Air Pressure Difference ».

    A-5.9.3. Normes applicables aux autres fenêtrages. La sous-section 5.9.3. donne en référence des méthodes d’essais normalisés de l’ASTM. Les normes suivantes peuvent également servir à évaluer les caractéristiques de performance des autres fenêtrages :

    • AAMA 501« Test for Exterior Walls » ;
    • AAMA 501.1« Water Penetration of Windows, Curtain Walls and Doors Using Dynamic Pressure » ;
    • AAMA 501.2« Quality Assurance and Diagnostic Water Leakage Field Check of Installed Storefronts, Curtain Walls, and Sloped Glazing Systems » ;
    • AAMA 501.4« Recommended Static Test Method for Evaluating Curtain Wall and Storefront Systems Subjected to Seismic and Wind Induced Interstory Drifts » ;
    • AAMA 501.5« Thermal Cycling of Exterior Walls » ; et
    • AAMA 501.6« Recommended Dynamic Test Method For Determining The Seismic Drift Causing Glass Fallout From A Wall System ».

    7.5.2. Flèche et résistance

    Les murs-rideaux sont dimensionnés suivant deux critères :

    • La flèche des éléments à une pression statique différentielle positive et négative donnée ;
    • La résistance à la rupture de ces mêmes éléments à une pression statique différentielle positive et négative donnée.

    Pour satisfaire à l’exigence minimale d’un niveau donné, l’élément visé doit satisfaire aux deux critères.

    7.5.3. Les parties opaques ou fixes d’un mur-rideau

    La rigidité des éléments du mur-rideau doit être évaluée sous l’effet de la charge de calcul (surcharge due au vent et charge morte). La rigidité exigée est fonction de la portée de l’élément visé (L/175, par exemple) et d’une flèche maximale permise (19 mm, par exemple) pour ce même élément. Le tableau suivant donne la flèche maximale permise des différents éléments d’un rideau pour une charge de calcul donnée. La flèche maximale permise correspond à la plus petite des valeurs obtenues.

    Flèche maximale permise des différents éléments d’un mur-rideau pour une charge de calcul donnée
    Source : diverses

    Note : La dimension « L » dont on doit tenir compte est la plus petite des dimensions (hauteur ou largeur) de l’élément visé.

    La résistance des éléments du mur-rideau et des ancrages de fixation à l’ossature du bâtiment doit être évaluée à 1,5 fois la charge de calcul due au vent. De plus, les meneaux horizontaux doivent résister (dans le plan du vitrage) à 1,25 fois la charge permanente appliquée. La résistance des éléments est jugée satisfaisante lorsqu’aucun élément n’a subi une déformation permanente supérieure à L/1000 et qu’il n’y a pas de bris.

    7.5.4. Les fenêtres ouvrantes

    Les fenêtres ouvrantes ont les mêmes critères d’exigences minimales que les murs rideaux.

    7.5.5. Exemple de spécification : ASTM E330

    L’installation d’essai en laboratoire suivant la norme ASTM E330 est très semblable à celle de l’ASTM E331. En somme, on applique une différence de pression de part et d’autre de l’échantillon mural, puis on mesure la flèche ou la déformation. Tout comme les essais précédents, cette méthode suppose un mur à étanchéité de façade où la différence de pression agit sur le parement extérieur qui fait fonction de pare-air. Cette façon de faire pose d’importantes restrictions aux murs à écran pare-pluie. Bien que la norme ASTM E330 vise à tester l’ossature du mur-rideau et ses ancrages à la structure, elle ne permet d’éprouver ni la suffisance structurale des panneaux ou du parement extérieur et ses attaches (dans un mur à écran pare-pluie à étanchéité intérieure) ni la résistance du verre dans l’assemblage mural.

    Pour en arriver à un programme d’essai structural qui soit efficace, il faut au moins trois critères de performance :

    • Pression de calcul due au vent ou la pression d’air;
    • Critères de flèche;
    • Critères de surcharge.

    7.5.6. Commentaires

    Dans le but de réduire le coût de construction, il est permis de subdiviser la hauteur totale du bâtiment en plusieurs segments (par exemple, du rez-de-chaussée au 5e étage, et du 5e étage au 10e étage) de façon à réduire la charge de calcul pour les étages inférieurs.

    Le calcul détaillé de la pression de calcul due au vent peut aussi réduire le coût de construction. L’annexe A peut être utilisée à cette fin.

    Bien que le CNBC ne traite pas de l’effet de masque provoqué par les bâtiments adjacents, ce phénomène peut être pris en considération lors d’une construction nouvelle.

    7.6. Résistance à la condensation

    Le mur-rideau doit être construit de manière à atteindre une performance thermique acceptable selon la partie 5 du code et de manière à maximiser la résistance à la condensation.

    Certains éléments d’un mur-rideau offrent une résistance thermique moindre que d’autres. Conséquemment, durant l’hiver, les températures de surface intérieure les plus basses se trouvent sur les éléments les plus faibles, limitant ainsi l’humidité relative maximale que l’on peut maintenir sans produire de condensation superficielle (ou de givre) sur un ou des éléments du mur-rideau. Pour réduire ou éliminer la condensation superficielle sur les surfaces intérieures d’un mur-rideau, on doit donc prendre tous les moyens à notre disposition pour élever la température de ces surfaces.

    Le non-respect de l’exigence de résistance à la condensation engendre les problèmes suivants :

    • Perte de l’accès visuel vers l’extérieur du bâtiment ;
    • Difficulté de manœuvre ;
    • Dommage aux revêtements intérieurs (taches, cernes, etc.) ;
    • Augmentation du coût d’entretien.

    La résolution des problèmes de condensation superficielle nécessite une bonne connaissance des limitations d’un mur-rideau et de l’influence des caractéristiques du mur et de l’entourage qui influencent la résistance à la condensation.

    Caractéristiques de conception d’un mur-rideau qui influence la résistance à la  condensation :

    Caractéristiques de l’entourage d’un mur-rideau qui influence la résistance à la condensation :

    7.6.1. Exigences selon le CNB 2015

    5.9.3.3.    Transfert de chaleur

    1. Les autres fenêtrages et leurs composants doivent satisfaire aux exigences de performance en matière de transfert de chaleur énoncées à la section 5.3. (voir la note A-5.9.3.3. 1)).
    2. Les autres fenêtrages à cadre métallique qui séparent un espace climatisé intérieur d’un espace intérieur non climatisé ou de l’extérieur doivent comporter une coupure thermique afin de réduire au minimum la condensation.

    A-5.9.3.3. 1) Résistance à la condensation. Bien que la portée des essais de la norme CSA A440.2, « Rendement énergétique des systèmes de fenêtrage », ne soit pas exhaustive pour les autres fenêtrages, la méthode d’essai énoncée dans cette norme peut servir à évaluer la résistance à la condensation, sous réserve de modifications techniques pour tenir compte des différences de taille et de configuration du fenêtrage à l’essai. Il est également pratique courante d’utiliser un cycle de froid tel que décrit dans la norme AAMA 501.5, « Thermal Cycling of Exterior Walls », afin d’évaluer la probabilité de condensation. Les deux méthodes peuvent s’appliquer à des maquettes lors d’évaluations de la performance en laboratoire. Il faudrait toutefois appliquer seulement la méthode d’essai de la norme CSA A440.2 s’il faut produire un indice de température. Dans la plupart des cas, les documents de spécifications du projet énonceront les conditions hygrothermiques (c.-à-d., température extérieure, température intérieure, humidité relative intérieure) dans lesquelles la probabilité de condensation est minimisée. Dans ces conditions, les méthodes susmentionnées pourraient faciliter la sélection de la performance appropriée du système pour réduire au minimum la probabilité de condensation sur les surfaces intérieures. Dans chacun des cas, il faut porter attention à la construction et à la configuration du spécimen, car ces paramètres peuvent influer sur la performance thermique et la résistance à la condensation du spécimen à l’essai. Les paramètres peuvent notamment comprendre la construction et les revêtements de finition des murs intérieurs, les installations de chauffage et les installations de ventilation, pour simuler le plus fidèlement possible les conditions réelles de service du bâtiment où le fenêtrage est installé.

    Les conditions climatiques extérieures qui influencent le taux d’échange de chaleur sont la vitesse du vent et la température minimale de l’air pour lesquelles on désire qu’il n’y ait pas condensation du côté intérieur. Ces conditions climatiques dépendent du site ou de l’emplacement du bâtiment sur lequel sera installé le mur-rideau.

    Le vent est de nature aléatoire : son intensité et sa direction varient en fonction du temps. Il est aussi influencé par les obstacles qu’il rencontre. Étant donné qu’il est impossible de juger de l’intensité et de la direction du vecteur du vent, cette caractéristique sera supposée identique à celle de l’essai de résistance à la condensation, soit une convection forcée.

    La température minimale de l’air extérieur pour un site donné peut cependant être définie avec plus de certitude. La température type en hiver, pour un site donné, est habituellement disponible sur la base de 1%, 2,5%, 5% ou 10%. Cette valeur est exprimée en degrés Celsius et correspond à la température à laquelle ou en bas de laquelle se tiennent 1%, 2,5%, 5% ou 10% des températures horaires extérieures de janvier. Le Supplément du CNBC suggère que la valeur de la température de calcul de janvier sur une base de 2,5% soit utilisée dans le calcul des installations de chauffage.

    Les conditions climatiques intérieures d’un bâtiment sont établies en fonction de l’usage du bâtiment. Les deux caractéristiques qui définissent habituellement l’état du mélange d’air et de vapeur d’eau de l’ambiance intérieure sont la température sèche de l’air et l’humidité relative (Hri). Ces deux propriétés de l’air ambiant permettent de définir la température du point de rosée (Tpr), laquelle correspond à la température  de surface minimale du pare-vapeur dans le cas où on veut éviter  la condensation superficielle.

    7.6.2. Exemple de spécification : Norme AAMA 501.5

    Pour les conditions de température et d’humidité relative intérieures, il ne doit pas y avoir de condensation au niveau du pare-vapeur du système de mur-rideau et ce en présence des finis intérieurs : structure, cloisons sèches, tablettes, retombées de plafond, finition acoustique, etc.

    7.6.3. Indice de température (I) : Norme AAMA 501.5

    La résistance à la condensation d’une ossature hautement conductrice en hiver est de première importance en région froide. On mène des essais ou des analyses afin de déterminer le potentiel de condensation au moyen de l’une ou l’autre des trois méthodes, chacune présentant ses limites. Ces méthodes désignent une grande chambre d’essai simple, une chambre thermique classique et une simulation par ordinateur.


    Essai de résistance à la condensation
    Source : Guide des murs rideaux du CEBQ

    Critère de résistance à la condensation (critère Ι, non obligatoire) : Indice de température

    L’indice de température (Ι) sert à exprimer la résistance à la condensation. Plus l’indice de température est élevé, meilleure est la résistance à la condensation. Dans le cas d’une utilisation particulière (température hivernale très basse), l’indice de température est une information utile dans le choix d’un mur-rideau.

    L’indice de température (I) sert à comparer la performance thermique entre deux murs-rideaux puisque le résultat en laboratoire ne représente que très rarement la réalité. En effet, les détails de construction vont influencer directement la valeur de l’indice à la condensation (la position du mur-rideau dans l’ossature du mur et la présence de tablettes par exemple.

    La performance mesurée par l’indice de condensation peut différer de la véritable performance des murs-rideaux une fois installée et lorsque le bâtiment est en opération. En effet, plusieurs variables peuvent influer la formation de condensation :

    • La présence de fuites d’air par la fenêtre ou à son périmètre ;
    • Le taux d’humidité relative de l’air intérieur (plus le degré d’humidité est élevé, plus le risque de condensation est élevé) ;
    • Le positionnement du mur-rideau dans le mur ;
    • L’obstruction du mouvement d’air à la surface du mur-rideau (la présence de rideaux ou de stores) ;
    • La présence (ou l’absence) d’appareils de chauffage à convection au-dessus ou en dessous de la fenêtre ;
    • Détail de finition intérieure (profondeur et chevauchement de la tablette) ;
    • Détail d’une cloison intérieure isolée devant un mur-rideau ;
    • Détail de dalle ou de parapet (pas d’apport de chaleur).

    Pour prévenir la condensation au niveau des surfaces intérieures de la fenestration, il est essentiel que le taux d’humidité relative intérieure soit contrôlé en fonction de la température extérieure lors de la saison de chauffage. Le tableau suivant donne une indication des taux d’humidité relative maximaux qui devraient être maintenus en fonction d’une température ambiante intérieure d’environ 20°C. Il est possible d’employer des niveaux d’humidité plus élevés, à la condition de choisir des fenêtres ayant un indice de condensation approprié.

    Niveaux d’humidité recommandés pour réduire la condensation dans les fenêtres :

    Source : Guide de l’utilisateur CSA A440.2 tableau II.1

    Tous les bâtiments :

    • Donnée de calcul : Température de calcul de janvier 2.5%, en °C (Tcj 2.5%, colonne D, tableau UG-1)
    • Humidité relative intérieure

    La mesure de température de calcul de janvier 2.5% est une valeur extrême ou dépassée par un pourcentage très réduit des températures horaires de janvier (voir les extraits du tableau C2 visant la région de Montréal ou l’extrait du tableau UG-1 ‘Valeurs de calculs des fenêtres’ pour la région de Montréal, à l’annexe A).

    • Par exemple, pour un bâtiment situé à Montréal, la donnée de température de calcul de janvier 2,5%, est égale à -23°C.
    • Au tableau ‘Indice de température désiré’, il s’agit de repérer l’humidité relative intérieure prévue ; disons 30% pour l’exemple. L’indice de condensation correspond au croisement des lignes du taux d’humidité choisi et de température de janvier 2.5% de la localité,
    • Dans ce cas-ci, l’indice de condensation se situe entre 55 et 60, c’est-à-dire Ι=60.

    Exemple : Indice de température désiré (critère ‘I’)

    Source : chapitres 10 et 11 du Guide de l’utilisateur de la norme CSA-A440

    Source : Guide de l’utilisateur CSA A440.2 tableau II.2


    Exemples de différentes températures de point de rosée pour des humidités relatives données
    Source : CLEB